CAROL, Henri (1910-1984)
Personnage hors du commun,
rappelant par bien des points les musiciens de chapelle des
XVIè et XVIIè siècles, Henri Carol
a laissé une oeuvre imprégnée du
plain-chant et de la musique populaire, oeuvre dans laquelle
abondent citations et emploi de cantus
firmi revêtant des
formes variées. Peu de sources écrites
permettent de reconstituer sa vie. Né à
Montpellier le 18 janvier 1910, Henri Carol fut
élève à l'Enclos Saint François
à Montpellier où il eut comme professeur
d'harmonie et d'orgue Emmanuel Berle, mort en 1923. Henri
Carol obtient un premier prix de piano au Conservatoire de
Bordeaux. Ordonné prêtre en 1933, il devient
professeur au Petit Séminaire Saint-Roch de
Montpellier avec un autre collègue musicien, Joseph
Roucairol. Henri Carol occupe alors le poste de maître
de chapelle, et Roucairol celui d'organiste. Il anime des
chorales de jeunes dès la fin de la guerre, chorales
dont il forme lui-même les élèves, leur
apprenant très rapidement à déchiffrer
la musique, ce qui lui permet de monter en un temps record
un répertoire très large, de grande valeur, et
fait l'étonnement de tous. Par exemple, les jeunes du
Petit Séminaire Saint-Roch, de la sixième
à la terminale, qui chantaient sous la direction de
Carol une messe à quatre voix différente tous
les dimanche, pouvaient ainsi apprendre jusqu'à 300
pièces par trimestre. Or on sait que les
élèves de cette institution n'étaient
pas sélectionnés sur des critères
musicaux. Et pourtant, Henri Carol, qui ne recherche ni
gloire ni honneur, est appelé par la
principauté de Monaco pour prendre la direction de la
chorale du prince, chorale qui jouissait alors d'une grande
renommée. Il prend ses fonctions à la
cathédrale de Monaco le 6 janvier 1946, et
succède ainsi au chanoine Aurat mort six mois
auparavant, et est nommé chanoine titulaire de la
cathédrale Saint-Charles de Monaco en 1964. C'est
dans cette même ville que, le 27 avril 1967, il
participe en tant qu'organiste à la création
de la Messe Urbain V de Joseph Roucairol.
Succèdant à Émile Bourdon en 1968 au
poste d'organiste de cette même cathédrale de
Monaco, Henri Carol y obtient de grands succès en
tant que virtuose, et fait construire en 1975 un nouvel
orgue, à l'italienne, dans la cathédrale.
C'est sur cet instrument qu'il a enregistré un disque
de pièces d'orgue de la Renaissance italienne. Henri
Carol s'est largement impliqué dans la vie musicale
méridionale, en particulier par la publication de
chansons niçoises harmonisées et par la
composition d'une Marche solennelle pour Grand Orgue
(1960) commémorant le rattachement de Nice à
la France. Parallèlement à ses
activités niçoises et monégasques, il
est membre du comité directeur de la
Fédération des Pueri Cantores de 1947 à
1969 ; il participe notamment au Congrès National de
la Fédération en tant que conseiller technique
en 1969. Il meurt dans un accident de voiture sur la
nationale 7 en 1984. Selon le témoignage de Jean-Paul
Combet, "il laisse le souvenir d'un être rayonnant de
chaleur humaine et débordant de musique."
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