DU BELLAY, Joachim
(1522 (Liré) - 1er jan. 1560)
Issu d'une famille noble, Joachim Du
Bellay naquit au château de La Turmelière,
près de Liré en Anjou. Orphelin de bonne
heure, négligé par son tuteur, il passa son
enfance dans le manoir paternel, sans grande activité
intellectuelle. Malgré son tempérament
maladif, il rêvait de faire carrière dans les
armes sous l'égide de l'aîné de ses
cousins, Guillaume de Langey, mais il dut y renoncer
à la mort de ce dernier en 1543. Il se tourna alors
vers l'état ecclésiastique, faisant appel au
deuxième de ses cousins, le cardinal Jean Du Bellay,
évêque de Paris et diplomate. Pour se
préparer à servir le cardinal, Joachim alla
étudier vers 1545 le droit à la Faculté
de Poitiers. Là il y rencontra de nombreux
érudits, parmi lesquels Jacques Peletier
du Mans, dont les idées
devaient influencer un peu plus tard la Pléiade,
ainsi que Marc-Antoine de Muret et le poète
néo-latin Salmon Macrin. En 1547, il suivit
Ronsard
à Paris au collège de Coqueret pour parfaire
son éducation. Il y perfectionne son grec et y
apprend l'italien. C'est de cette époque que date les
sonnets de l'Olive.
En 1549, il publia presque simultanément son Olive
(Pâques) et sa Defense et illustration de la
langue françoise (dédicace à
un autre cousin germain de son père, le cardinal
René du Bellay, datée du 15 février).Ce
dernier ouvrage est un véritable pamphlet contre la
vieille génération poétique
représentée par Mellin de Saint-Gelais.
Cette même année 1549, en dépit des
charges contre les courtisans contenue dans les idées
de la Défense, il dédie un Recueil
de Poésie à la princesse Marguerite, soeur
d'Henri II.
A partir de 1550, il tomba gravement malade et ressentit les
premières atteintes de la surdité. Celà
ne l'empêcha pas d'entreprendre en 1553 un voyage
à Rome avec son cousin le cardinal Jean Du Bellay. A
la fois fasciné et déçu par la vie
italienne, il publia à son retour en 1558 ses oeuvres
conçues en Italie, principalement les
Antiquités de Rome, les Regrets, et
redevint poète de cour jusqu'à sa mort, dans
la nuit du 1er jan. 1560.
Joachim Du Bellay semble avoir été
relativement boudé par les musiciens, qui lui
préférèrent de loin Clément
Marot
et Pierre de Ronsard,
voire ... son ennemi Mellin de Saint-Gelais !
On ne connaît en effet que 31 textes de Du Bellay mis
en musique par ses contemporains :
- Jacques Arcadelt,
auteur de huit pièces, parmi lesquelles une
chanson à quatre voix sur un texte des Jeux
rustiques (1559), chanson reprise à quatre
voix par Nicolas, puis à six voix par Pierre
Certon
en 1570,
- Anthoine de Bertrand
(une pièce à quatre voix),
- Fabrice-Marin Caietain
(une chanson à six voix sur un texte des Jeux
rustiques ; 1559),
- Jean de Castro
(une chanson à 5 voix sur une ode des Vers
Lyriques ; 1586),
- Jean Chardavoine
(deux mélodies extraites de polyphonies
antérieures ; 1576),
- Gentian (chanson à 4 voix sur
un extrait de l'Olive, 1549),
- Clément Janequin
(une chanson à quatre voix),
- Nicolas de La
Grotte (un Hymne Chrestien
à 5 voix ; 1599),
- Roland de Lassus
(deux chansons à 4 voix ; 1571 et 1576),
- Didier Le
Blanc (un sonnet à
quatre voix),
- Jean de Maletty
(un sonnet à quatre voix extrait des Amours
de 1568 ; 1578),
- Corneille de Montfort (deux
pièces à quatre voix ;
1579),
- André Pevernage
(une chanson à cinq voix ; 1590),
- Verdonck (quatre oeuvres à
cinq voix, 1599, dont trois extraits de
L'Olive).
Bibliographie sommaire
(avec lien vers référence
complète)
- CHAMARD, Henri, Joachim
du Bellay. La deffence et illustration de la
langue françoyse, Paris, Marcel
Didier, 1970 (4è éd.), XIV +
206 p. (1è éd. :
1904).
- CHAMARD, Henri, Joachim
du Bellay. Oeuvres poétiques I (L'Olive,
L'Anterotique, XIII Sonnetz de l'Honneste
Amour), Paris, Nizet, 1989, XIV + 238 p.
(2è éd. revue par Yvonne
Bellanger ; 1è éd.
1904),
- ROUBAUD,
Jacques, Soleil du soleil, Paris, P.O.L.,
1990, p. 38-42, 48-51 et 91-94.
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