ROGIER, Philippe (vers 1560-29
fév. 1596 (Madrid))
On ignore tout de sa
première formation musicale. Arrivé à
la cour de Madrid le 15 juin 1572 en compagnie du nouveau
maître de chapelle Gérard de Turnhout,
Rogier y reçut son enseignement jusqu'à
l'âge adulte. Devenu chantre, il commença vers
1578 des études de théologie à
l'université de Douai, études qu'il termina
vers 1580 pour regagner l'Espagne. Il y cumula ses fonctions
de chantre à la cour et ses études. En 1582,
il fut nommé vice-maître de chapelle adjoint de
Georges de la Hèle.
Deux ans plus tard, il se déclara prêtre et fut
élevé, le 1er janvier 1588, au rang de
maître de chapelle de Philippe II d'Espagne. Il
assumait déjà l'intérim de cette charge
depuis le décès de Georges de la Hèle
le 27 août 1586 et garda ce poste jusqu'à sa
mort.
Musicien officiel de la Cour d'Espagne, il écrivit la
messe Ave martyr gloriosa à six voix (perdue)
pour les noces de l'infante Dona Catalina, fille de Philippe
II, avec le duc Charles-Emmanuel de Savoie. Ce mariage fut
célébré à Saragosse le 11 mars
1585. Une autre messe, la Missa Philippus Secundus Rex
Hispaniae repose sur un rébus : les notes
mi - mi - ut - ré - ut - ut - ré - mi - fa
- mi - ré rappellent les voyelles du nom royal.
Rogier est ainsi un héritier de Josquin,
qui employa le procédé dans sa Missa
Hercules dux Ferrariae.
Philippe II d'Espagne
(1527-1598)
On ne conserve qu'une partie de son
abondante production, empreinte du grand contrepoint
franco-flamand. En effet, quelque deux cent quarante oeuvres
(messes, motets, chansons françaises et
villancico
espagnols), conservées dans la
bibliothèque du roi Jean IV de Portugal, ont
disparu lors du tremblement de terre de Lisbonne en 1755 ;
une quantité aussi importante de pièces avait
été détruite lors de l'incendie de la
chapelle du palais royal de Madrid la nuit de Noël
1734.
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