CACCINI Giulio
(v. 1550 (Tivoli, près de Rome) - déc. 1618
(Florence))
Compositeur et chanteur italien. Il vécut
principalement à la cour des Médicis à
Florence. Il enseigna la musique à sa femme
Margherita et à ses enfants Pompea, Francesca
et Settimia, et donna des concerts en leur compagnie dans
diverses cours, comme celle de France, en tant que chanteur,
harpiste et violiste. Membre de la Camerata de Florence, il
fut l'un des principaux représentants du style dit
recitar cantando. De 1580 à 1592, il
fréquenta assidûment le cercle (camerata)
du comte Bardi
- mécène érudit qui réunissait
dans son palais florentin, les meilleurs esprits et les plus
illustres talents. Il fut, avec Jacopo Peri,
l'un des compositeurs attitrés de la camerata
: tous deux faisaient entendre des oeuvres composées
selon les principes nouveaux, dans un style monodique,
essentiellement dramatique, que l'on appela stile
rappresentativo.
En 1600, il collabora avec Jacopo Peri à la mise
en musique de l'Euridice d'O. Rinuccini, pièce
commandée à l'occasion du mariage
d'Henri
IV et de Marie
de Médicis, et
représentée en 1600 au Palazzo Pitti ; en
1602, chacun termina cette oeuvre de son côté.
Euridice
est l'un des premiers modèles d'opéra.
Toujours en 1600, Caccini composa la musique d'Il
Rapimento di Cefalo de G. Chiabrera, dont seul le choeur
final fut conservé et publié dans
les Nuove
musiche de 1601 ; toutes
les autres oeuvres datant de cette période sont
perdues. Il publia également deux recueils d'arias,
madrigaux, canzoni, sonnets et scherzos de style
monodique : Fuggilotio musicale (1613) et Le Nuove
Musiche e nuova maniera di scriverle (1601,
rééd. 1614).
Henri IV (1553-1610)
peinture du XVIIè
s.
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Marie de Médicis
(1573-1642)
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Prologue d'Euridice
(en collaboration avec Jacopo
Peri ;
1600)
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Page de titre des
Nuove Musiche (1601)
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Prologue d'Euridice
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Quatrième Aria des Nuove
Musiche
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Cliquez sur les quatre
images ci-dessus pour les
agrandir
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L'étude des oeuvres de Caccini en
style récitatif, toutes intégrées
à l'Euridice de 1602, démontre un
effort pour s'émanciper des modèles
strophiques de la tradition polyphonique récente,
effort supérieur à celui fourni par Jacopo
Peri dans l'oeuvre du même nom. Au-delà de la
version textuelle, en réalité, Caccini
recherchait la sprezzatura
voulue par le nouveau style surtout dans l'art de
l'improvisation où il excellait comme chanteur. Il
s'agissait d'une technique d'exécution
raffinée, consistant à enrichir librement la
monodie de figures ornementales, d'accentuations
expressives, de variations agogiques suivant le sens des
paroles et qui étaient soutenues harmoniquement par
une basse continue souple. Caccini exposa cette technique
dans la longue introduction de ses Nuove Musiche de
1602 qui peuvent être considérées comme
le premier traité systématique d'art vocal et
le premier document démontrant une pleine conscience
de l'importance de l'interprétation.
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