HENRY
VIII (28 juin 1491 (Greenwich)-28 jan. 1547 (Windsor))
Roi d'Angleterre de 1509 à 1547. Fils cadet
d'Edouard VII, il était en principe
destiné à l'Eglise. Il reçut donc une
éducation musicale. Son intérêt pour cet
art et son habileté sont attestés par ses
contemporains, et lorsqu'il monta sur le trône en 1509
(son frère aîné Arthur étant mort
en 1502), la musique ocupa une place très importante
dans la vie de la Cour. Elle faisait partie de tous les
types de cérémonies : rencontres entre
chefs d'Etats, processions, banquets, tournois,
etc.
Pendant la première moitié du règne
d'Henry VIII, le principal musicien de la Cour fut
William Cornysh, maître des enfants de la Chapelle
Royale. Il était chargé de la musique et
régla les cérémonies du Camp du Drap
d'Or en 1520 ; il imagina de nombreux jeux,
déguisements, interludes, et autres "réveils"
(terme générique pour ce type de
divertissement de cour) qui rehaussèrent la vie de la
Cour et combinaient récits, chants et mises en
scènes. L'importance de la musique dans la vie de
cour se constate aussi dans l'augmentation
considérable du nombre des musiciens employés
: Edouard IV n'avait que cinq instrumentistes
permanents ; vers 1547, Henry VIII avait
rassemblé environ cinquante-huit musiciens. Les
archives de la Cour répertorient huit joueurs de
viole, sept saqueboutiers,
sept flûtistes, deux luthistes, un virginaliste ;
un joueur de rebec,
etc. Le nombre important de musiciens
étrangers est significatif. Philip van Wilder
s'occupait également des instruments
d'Henry VIII. La British Library conserve encore un
inventaire de l'immense collection d'instruments
d'Henry VIII, effectué après sa mort en
1547.
On connaît de nombreux témoignages concernant
le plaisir qu'éprouvait Henry VIII à
faire de la musique. On sait que le roi jouait de l'orgue,
du luth et de l'épinette. Un écrit de
l'époque, The Life of Sir Peter Carew
mentionne que le roi "aimait beaucoup chanter" des chansons
plutôt gaillardes. Trente-quatre compositions
d'Henry VIII sont parvenues jusqu'à nous ;
toutes sauf une figurent dans le manuscrit dit
"d'Henry VIII". Ce nom fait référence au
fait qu'il contient de nombreuses pièces du roi,
à côté de celles de nombreux
compositeurs anglais comme Robert Fayrfax
ou continentaux comme Loyset Compère
ou Heinrich Isaac.
La seule pièce sacrée d'Henry VIII
actuellement connue est un motet à trois voix,
Quam pulchra es, figurant dans le manuscrit Baldwin,
compilé vers 1600.
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