MENON, Tugdual
(vers 1510 (Bretagne ?)-ap. 1552 (Correggio ?))
Quoique son prénom ait été
italianisé et écrit de toutes les
façons possibles (Jugdulus, Tugdualo, Tudual,
Tuttovale, Tuttuale, Tuduuale...), l'origine
française, et plus exactement bretonne de Tugdual
Menon ne fait aucun doute. Toutefois, son patronyme n'est
pas spécificiquement breton, on le retrouve
également en Normandie.
Selon toute probabilité, Tugdual Menon s'installa en
Italie avant 1540, voire avant 1534, date à laquelle
un de ses motets, composé pour l'investiture
d'Hercule II d'Este, est copié dans un manuscrit
italien. Un acte notarié daté du 16 juillet
1543 nous apprend qu'un Eccelentissimo musico Dominus
Jugdulus Menon Franchus se trouvait dans l'entourage du
comte Boiardo, vassal du duc Hercule II. En 1545, à
Venise, il est maître de chant et de composition d'une
poétesse italienne, Gaspara Stampa. Cinq ans plus
tard, il figure parmi les chanteurs de la cathédrale
de Cambrai, mais revient en 1552 en Italie, à
Corregio, où il aura pour élève Claudio
Merulo.
Il mourut peut-être dans cette ville.
Tugdual fut en relation avec plusieurs musiciens de son
temps, parmi lesquels maistre Jehan, maître de
chapelle officiel de la cour ferraraise, et Philippe
Verdelot.
Quoique Tugdual Menon ne figure dans aucune des huit
citations comprenant des noms de musiciens, sa
renommée fut assez importante pour qu'en 1540 un
poète satirique italien s'adresse de façon
élogieuse au musicien breton en jouant sur l'une des
transcriptions italiennes de son nom, Tuttovale, et sa
signification dans la langue de Dante, "Toute valeur"
("Tutto Vale").
Vue de Laval (où l'on honorait saint Tugdual au
XVè s.)
Merci à Régis Boittin (http://perso.wanadoo.fr/regis.boittin/)
de m'avoir autorisée à reproduire ce document.
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