AMERVAL, Eloy d'
(fin XVè-déb. XVIè s.)
Poète et musicien français, Eloy d'Amerval
fut magister puerorum à Sainte-Croix
d'Orléans en 1483. C'est d'ailleurs la seule
indication fiable que l'on ait sur sa vie. Selon certaines
sources, il serait originaire d'Amerval dans le
Pas-de-Calais. Eloy d'Amerval pourrait également
être le cantor de la cour milanaise
mentionné sous le nom d'"Eligio" en 1474-1475 par
Franchino Gaffurio
(Musicae utriusque cantus practicae,
chap. II).
Son Livre de la deablerie, poème publié
à Paris en 1508, se présente sous la forme
d'un dialogue entre Lucifer et Satan, dialogue interrompu
par des réflexions de l'auteur. D'Amerval profite de
cette description de la vie matérielle et spirituelle
de la société française vers 1500 pour
brosser un petit tableau des activités musicales de
son temps. Il y énumère aussi bien les
instruments que les musiciens les plus
célèbres.
Un manuscrit conservé conservé à la
Bibliothèque Vaticane attribue à un certain
"Eloy" une messe à cinq voix construite sur une
antienne placée au Tenor. Cette pièce,
la Missa Dixerunt
discipuli,
est mentionnée par l'un
des contemporains de d'Amerval, le théoricien
Johannes Tinctoris
dans son Proportionale. Comme la pièce semble
bien être de d'Amerval, il s'agirait alors d'un
échange de bons procédés, puisque
d'Amerval cite Tinctoris dans son Livre
de la deablerie. Si le "Eloy"
cité dans le motet Mater
floreat de Pierre
Moulu
est effectivement Eloy d'Amerval, cela confirmerait le fait
que d'Amerval était à la fois poète et
musicien.
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