CORNET,
Séverin (vers 1530 (Valenciennes) - mars 1582
(Anvers))
Cornet quitta Valenciennes pour s'installer à
Anvers, et se maria dans cette ville vers 1559. Il
créa un choeur réputé à Saint
Rombaud de Malines (Mechelen) et le dirigea de 1564 à
1572. Il fut ensuite maître de choeur à la
cathédrale d'Anvers de 1572 à 1581, et perdit
son poste lorsque les calvinistes supprimèrent les
services. Il envisagea alors d'entrer au service de
l'archiduc Ferdinand d'Autriche, mais sans succès.
Grâce aux généreux subsides des
marchands anversois, il publia en 1581, chez Christofle
Plantin,
trois importants volumes. A en juger par la préface
de ses publications, il fut certainement en relation
étroite avec des cercles littéraires
influents. Des compositions en l'honneur de la fille de
Guillaume d'Orange confirment son soutien à la
noblesse catholique.
Sa première publication (Anvers, 1563) est
consacrée à des canzoni napolitane
à quatre voix. Le sonnet qui ouvre son
recueil Chansons françoyses de 1581 (5, 6 et 8
voix ; trois pièces sur des textes de
Marot)
suggère qu'il passa une partie de sa jeunesse en
Italie. 14 des 40 napolitane sont des compositions
antérieures arrangées de telle sorte que le
superius du modèle devient ténor. Les textures
homophones sont remaniées en imitations sur des
motifs du timbre initial. Plusieurs modèles figurent
dans les Villotte alla napolitana publiées
dans les années 1560 par Angelo
Gardane.
Les Madrigali de 1581 contiennent cinq napolitane
à six voix, dont certaines sont des parodies
élaborées de ses oeuvres antérieures.
Les Cantiones Musicae, sa publication la plus
célèbre, connurent deux
rééditions. Le style de Cornet est
essentiellement polyphonique avec des imitations
fréquentes et un développement motivique
prononcé. Certaines de ses chansons furent reprises
avec des textes modifiés par le musicien-imprimeur
Simon Goulart.
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