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http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/lettres/louise/index.html (portrait)
http://culturel.org/FLORILEGE/
http://www.franceweb.fr/poesie/labe5.htm
http://www.french.cyberprofs.net/index.anthologie.asp
http://www.ifrance.com/mp1000/Labe.htm
http://www.iquebec.com/Jisca/louise_labe.htm
http://le-village.ifrance.com/civilisation/Labe.htm
http://le-village.ifrance.com/civilisation/Litterature-16-1.htm
http://perso.chello.fr/rlauret/index.htm
http://poesie.webnet.fr/auteurs/labe.html

 


LABE, Louise
(1525 (Lyon) ?-25 avril 1566 (Parcieux en Dombes))

Mariée à un riche fabricant de cordes, Ennemond Perrin, elle a chanté la passion amoureuse dans un Debat de Folie et d'Amour (en prose), trois Elégies, une Epistre et vingt-quatre sonnets (1555). Selon Antoine Verdier (Bibliotheque, 1585), "Loyse Cordier, courtisane Lyonnaise (autrement nommée la belle Cordiere pour estre mariée à un bonhomme Cordier) estoit femme au demeurant de bon gaillard esprit et mediocre beauté. Elle recevoit gracieusement en sa maison seigneurs, gentilshommes et autres personnes de merite avec entretien de devis et discours, Musique tant à la voix qu'aux instruments où elle estoit fort docte". Elle fut également très amie avec un autre représentant de l'école lyonnaise, Jacques Peletier du Mans. Son sonnet VIII, extrait des Euvres de 1555, est très proche du J'espere et crains de Ronsard mis en musique par Pierre Certon en 1552. Les deux sont en effet inspirés de sonnets de Pétrarque (1304-1374).

Louise Labé,
Sonnet VIII


Je vis, je meurs : je me brule et me noye.
J'aye chaut estreme en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ay grans ennuis entremeslez de joie :


Tout à coup je ris et je larmoye,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure :
Mon bien s'en va, et à jamais il dure :
Tout en un coup je seiche et je verdoye.


Ainsi Amour inconstamment me meine :
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.


Puis quand je croy ma joie estre certeine,
Et estre au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Pierre de Ronsard,
Sonnet XII (Amours)


J'espere et crains, je me tais et supplie,
Or je suis glace, et ores un feu chault,
J'admire tout, et de rien ne me chault,
Je me delace, et puis je me relie.


Rien ne me plaist, si non ce qui m'ennuye,
Je suis vaillant, et le cueur me default,
J'ay espoir bas, j'ay le courage hault,
Je doubte Amour, et si je le defie.


Plus je me picque, et plus je suis restif,
J'ayme estre libre et veulx estre captif,
Cent fois je meurs, cent fois je prens naissance.


Un Promethée en passions je suis,
Et pour aymer perdant toute puissance,
Ne pouvant rien je fay ce que je puis.




Bibliographie sommaire
(avec lien vers référence complète)

 

ROUBAUD, Jacques, Soleil du soleil, Paris, P.O.L., 1990, p. 76-79.