RONSARD, Pierre
de (1524 (près de Vendôme) - 27 déc.
1585 (Saint-Cosme-Lès-Tours)
Cliquez sur le portrait de Ronsard
pour afficher l'un de ses sonnets.
Né au château de la
Possonnière, "Pierre de Ronsard, Vandomois" selon ses
propres mots, était issu d'une vieille famille noble.
Son père, Louis, "maistre d'hostel des enfants de
France" avait rapporté d'Italie le goût des
beaux-arts et écrivait des vers. En 1536, Pierre de
Ronsard fut attaché comme page au dauphin, et vit
mourir le jeune prince trois jours après. Il entra
alors au service du fils de François
Ier, Charles d'Orléans qui
le céda à sa soeur Madeleine de France,
mariée depuis peu avec Jacques Stuart, roi d'Ecosse.
Après la mort de la reine en mars 1537, Ronsard resta
un peu en Ecosse, puis rentra en France en passant par
l'Angleterre et la Flandre. En 1540, il séjourna
trois mois en Allemagne auprès de son cousin Lazare
de Baïf.
En 1543, il reçut la tonsure, non pour devenir
prêtre, mais pour s'assurer le revenu de
bénéfices ecclésiastiques. Cette
même année vit l'écriture de ses
premières pièces, parmi lesquelles une ode
dans le style d'Horace insérée dans un recueil
de Jacques Peletier
du Mans. Ronsard entra au collège de Coqueret en
novembre 1547 et y suivit les leçons de l'humaniste
Jean Dorat en compagnie de Jean-Antoine de Baïf
et Joachim Du
Bellay. Il devint le chef de la
Pléiade
(qui s'appela dans un premier temps la Brigade) dont les
idéaux (en forme de manifeste anti-Saint-Gelais)
parurent en 1549 dans la Défense et Illustration
de la langue françoise de Du Bellay.
La publication de ses cinq livres d'Odes (quatre
en janvier, 1550, un en 1552), puis celle de ses sonnets
dans le style Pétrarque, les Amours de Cassandre
(1552-1553) connut un succès retentissant, de
même que ses Sonnets pour Hélène
(1578). A cette fortune poétique s'ajouta
bientôt la fortune sociale : Henri II lui fit
attribuer quelques cures en 1553, et il devint poète
officiel à la mort de Mellin de Saint-Gelais.
Après l'échec de sa Franciade, en 1572,
Ronsard connut à la mort de Charles IX (1574),
une demi-disgrâce, condamné à partager
les faveurs poétiques du nouveau roi Henri III
avec Philippe Desportes.
Le "prince des poètes", riche, mais malade, se retire
en 1575 dans ses prieurés et y compose les Sonnets
pour Hélène. A son enterrement, en janvier
1586, fut exécuté le Requiem de son ami
Jacques Mauduit.
Quoique mal-entendant (suite à une maladie - la
petite vérole ? - contractée
à l'âge de quinze ans), Pierre de Ronsard
paraît avoir apprécié la musique et les
musiciens, si l'on en juge par sa collaboration avec
Certon,
Janequin,
Goudimel
et l'humaniste Marc-Antoine de Muret (les Amours,
1552), ou sa liste des musiciens présente dans la
préface
de l'édition du
Meslange de chansons de 1560.
Environ 350 poèmes de Ronsard furent mis en
musique ; la liste alphabétique ci-dessous,
partielle, sera complétée
ultérieurement. Lorsque rien n'est
précisé, il s'agit de pièces à
quatre voix :
- Jacques Arcadelt
(une ode, 1559),
- Anthoine de Bertrand
(65 pièces, dont 35 mises en musique dans Les
Amours [...] d'A. de Bertrand,
1576),
- Guillaume Boni
(55 pièces de 3 à 8 voix, pour la plupart
extraites des Amours de 1552 et 1553 et
publiées en 1576),
- Fabrice-Marin Caietain
(9 pièces, dont 7 en 1576),
- Jean de Castro
(37 pièces de 3 à 8 voix publiées
entre 1574 et 1580),
Jean de Castro,
Amour, dy moy de grace,
partie de Superius tirée des
Chansons, Odes, et Sonetz de Pierre Ronsard,
Anvers, Pierre Phalèse,
1576
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
- Pierre Certon
(2 extraits des Amours, 1552, et 3 autres
pièces),
- Jehan Chardavoine
(11 airs
à une voix publiés en 1576),
- Pierre Clereau
(18 pièces à 3 et 4 voix dont 6
publiées en 1559),
- Guillaume Costeley
(6 pièces dont 4 éditées en
1570),
- Claude Goudimel
(16 pièces (1552-1572) dont 4 extraits des
Amours de 1552),
- Clément Janequin
(3 extraits des Amours, 1552, ainsi que deux
autres pièces en 1557),
- Nicolas de La
Grotte (10 pièces dont
une en 1580),
- Roland de Lassus
(11 pièces ; 1564-1576),
- Claude Le
Jeune (3 pièces ; 1572
et 1585),
- Jean de Maletty
(25 pièces, dont 24 sonnets, éditées
en 2 livres ; 1578),
- Nicolas Millot
(9 pièces ; 1557-1572),
- Philippe de Monte
(un recueil de 18 Sonnets (5-7 voix,
1575)),
- Marc-Antoine de Muret (2 extraits des
Amours, 1552),
- André Pevernage
(3 pièces à 5 et 8 voix,
1590-1591),
- François Regnard
(1 recueil de 10 sonnets, 1579),
- François Roussel
(4 pièces, dont 1 en 1559),
- Jan Pieterszoon Sweelinck
(deux pièces à 5 voix en 1584),
- Alexander Utendal
(8 pièces de 4 à 6 voix, 1574),
- Verdonck (1 pièce à 8
voix, 1581 et 1 à 10 voix, 1599).
Onze autres musiciens (1 pièce
chacun) :
- P. de Besse (une
élégie),
- M. Blancher (une Odelette à
l'arondelle, 1556),
- Briault (autre version de
l'Odelette à l'arondelle,
1569),
- Estienne Du
Tertre (une odelette extraite
des Meslanges de 1554),
- P. Durand (un extrait du
Bocage, 1556),
- Entraigues (un Dialogue
à 8 voix, Que dis-tu que fais tu, pensive
tourterelle, 1576),
- Noé Faignient
(une chanson sur un texte de la Nouvelle
Continuation de 1556),
- Antoine Gardane
(autre version à 8 voix du Dialogue Que dis-tu
que fais tu, pensive tourterelle, 1572),
- Georges de La
Hèle (une pièce
à 5 voix ; 1597),
- Leurart (un sonnet ;
1569),
- Mel
(une ode ; 1597),
- Nicolas
(une chanson).
Bibliographie sommaire (avec liens vers
référence
complète)
- RONSARD, Pierre, Oeuvres
complètes, Paris, Gallimard, 1993 et
1994, 2 vol. (Encyclopédie de la
Pléiade).
- ROUBAUD,
Jacques, Soleil du soleil, Paris, P.O.L.,
1990, passim.
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