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Sur cette page apparaissent cinq musiciens. Seuls les trois derniers appartiennent de façon certaine à la même famille.


Nicolas
CHAMPION (fin XVè-début XVIè s.)
Jacques
CHAMPION (fin XVè-début XVIè s.)
Thomas
CHAMPION, dit Mithou (1530-1580),
Jacques
CHAMPION de LA CHAPELLE (1555-1638)
Jacques
CHAMPION de CHAMBONNIERES (ap. 1601 (Paris ou Chambonnières) - vers 1672)


CHAMPION, Nicolas (fin XVè-début XVIè s.)


Chantre et chapelain des grandes chapelles de Philippe le Beau et Charles Quint en 1526, Nicolas Champion dit "Liégeois" a cumulé les prébendes ecclésiastiques de 1509 à sa mort, en septembre 1533. Il a laissé sept pièces : une chanson flamande (Noch weet ick een schoen ioffrau fyn, éditée dans le Musyckboeken de Tilman
Susato en 1551 sous le nom de Nicolas Liégeois, puis rééditée deux fois en tablature chez Pierre Phalèse en 1546 et 1552), trois messes (deux manuscrites, les Missa supra Magdalena à cinq voix et Missa ducis Saxsoniae : Sing ich niet wol, et une imprimée, à quatre voix (1542), sur sa propre chanson (Missa Noch weth ic een so scoen joncfraw fijn)), deux motets (Beati omnes (six voix) édité chez Petreius à Nuremberg en 1542, puis en 1569 chez Ulrich Neuber ; Deus in adjutorium, incomplet et attribué à "Champion", sans prénom, dans un manuscrit conservé à Vienne). Ce deuxième motet a également été édité de façon anonyme dans le Liber selectarum cantionum, édité par Wirsung en 1520, et sous la signature de Senfl dans le Tonus primus psalmorum publié chez Petreius en 1538 ; un troisième motet sur texte de psaume, un De profundis, attribué à Champion dans un manuscrit viennois, s'est révélé identique à la version de Josquin.

CHAMPION, Thomas dit Mithou (1530-1580)


Rien ne prouve que Thomas Champion (dit Mithou) soit le fils du Jacques Champion qui fit partie de la chapelle de Charles Quint de 1518 à 1535, si ce n'est la permanence du prénom Jacques parmi ses enfants et petits-enfants. En 1554, Mithou réside à Paris. Converti au protestantisme l'année suivante, il entre alors au service d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre et père d'Henri IV. On le retrouve en 1557 au Béarn, pays que son employeur avait acquis par mariage en même temps que son titre de roi de Navarre. Vers la fin de cette même année 1557, il entre au service d'Henri II. Deux ans plus tard, il joue le rôle d'Orphée dans un ballet de cour donné à l'occasion du mariage de Marguerite, soeur du roi, avec le duc de Savoie. Le 9 janvier 1570, Pierre
Certon est le parrain de l'une de ses filles. Il est nommé premier organiste de la chapelle royale et de la chambre en 1578. On n'a plus aucune trace de lui après 1580. Comédien et organiste, Mithou était également joueur d'épinette. Il a laissé six chansons profanes, deux chansons spirituelles et soixante psaumes sur les textes français de Clément Marot et Théodore de Bèze. L'immense majorité de ces oeuvres est à quatre voix (deux psaumes sont à cinq). Mithou eut plusieurs enfants, dont Jacques Champion de La Chapelle.

Oeuvres sacrées :

  • soixante psaumes,
  • deux chansons spirituelles.

Oeuvres profanes :

  • six chansons profanes.

Thomas CHAMPION, Jamais ne cesseray (ps. 34 ; 1561)

CHAMPION de CHAMBONNIERES, Jacques (ap. 1601 (Paris ou Chambonnières)-vers 1672)


Musicien français, fils du suivant et petit-fils du précédent. Compositeur et claveciniste, il succéda à son père dans la charge de joueur d'épinette à la Cour sous Louis XIII et Louis XIV, avant de passer quelque temps au service des cours de Suède et de Brandebourg. Fondateur de l'école française de clavecin, il compta les Couperin parmi ses élèves. Chambonnières préfigure certains caractères principaux de cette époque française par son raffinement et sa subtilité, ainsi que par la recherche d'un langage spécifique au clavecin. Il s'inspira également de la musique pour luth et composa de nombreuses pièces qu'il fit publier de son vivant.

CHAMPION de LA CHAPELLE, Jacques (1555-1638)


Fils de Thomas Champion, dit
Mithou, Jacques Champion de La Chapelle fut épinette du Roi, claveciniste et organiste. Mersenne le décrit comme "octogenarius" vers 1635, ce qui situe sa date de naissance vers 1555. Il se marie peu avant le 27 mai 1580 avec Marguerite de Lor, et sur ce contrat de mariage figure la mention de son emploi d'organiste et de "valet de chambre d'Henri III", fonctions qu'il a dû hériter de son père. Décrit plus tard comme "joueur d'espinette", il continue à s'intéresser à l'orgue, puisqu'en 1610, il fait partie de la commission chargée de la modification de l'orgue de Notre-Dame. On ne connaît pas la date de la mort de sa première femme, et, en admettant que le couple ait eu des enfants, aucun n'a passé le cap du XVIIè s. Le 31 janvier 1601, il épouse en secondes noces Anne Chastriot, fille de Robert Chastriot, "escuier, sieur de Chambonnières". Chambonnières était un petit manoir de la commune de Le Plessis-feu-Aussous, situé à 55 kms environ de Paris, et à 15 de Chaumes-en-Brie, berceau de la famille Couperin. Sur ce second contrat de mariage, il porte le titre d'"escuier, sieur de La Chapelle, valet de chambre ordinaire du roi, demeurant à Paris, rue de la Chanvrerie". Il avait donc déjà acquis ce titre de petite noblesse (La Chapelle), sous lequel il apparaît dans certains documents, y compris comme compositeur. Quelques semaines après son mariage, le 25 février 1601, il est témoin de la fiancée aux noces d'Anne Ballard, "fille mineure de défunt Robert Ballard", et de Jean Houzé, "marchand libraire". La Chapelle apparaît pour la dernière fois dans un ordre de paiement en janvier 1638 avec le titre de "Chevalier de l'ordre de Saint-Michel". Le nom de son fils aîné figure à côté du sien, ce qui signifierait qu'il avait déjà hérité de ses fonctions. Dans la copie de l'Harmonie Universelle effectuée par Mersenne lui-même, une note en marge indique la date de la mort de La Chapelle. Exécutant réputé pour son "immense connaissance et son admirable toucher du clavecin" , La Chapelle était sans doute aussi compositeur. En 1621, John Bull lui dédicace Het jowel voor capelle, et la source manuscrite de cette pièce de Bull contient trois oeuvres qui peuvent être attribuées à La Chapelle : une "Fantas[ie] de Chappel", une "Pavana sinphonie de Chappel" et une "Gaillarde de Chappelle". La Chapelle pourrait être l'auteur d'une quatrième pièce, l'"Alemande de Chapelle", sur laquelle Jan Pieterszoon Sweelinck a écrit deux variations dans le Celler Klavierbuch (1662). Cette dernière, si elle est bien de La Chapelle, est d'un style assez ancien. La Chapelle aurait également composé cinq danses notées dans le manuscrit Clark, aujourd'hui disparu. L'aîné des trois enfants de La Chapelle est le célèbre Jacques Champion de Chambonnières.