Compositeur français. La dernière partie de son nom indique probablement son lieu de naissance. Les spéculations faites par François-Joseph Fétis et Huber sur sa carrière au siècle dernier ne reposent sur aucun fondement sérieux. La seule trace de son nom complet se trouve sur l'épitaphe de sa tombe conservée à la cathédrale de Beauvais où il fut maître des enfants de choeur de 1536 (ou avant) jusqu'à sa mort. Les premiers mots de cette épitaphe (retraduits de l'anglais) - "Atropos [...] pensant avoir ravi Hesdin trop tôt dans sa vie" - suggèrent qu'il est mort jeune, ce qui pourrait expliquer la taille assez modeste de sa production (quelques chansons, dont Ramonnez-moy ma cheminée (1536), réutilisée par Certon en 1570 ; d'autres pièces lui sont attribuées de façon plus que douteuse, comme Grace et vertu (1536 également), généralement attribuée à Roquelay).

Ses oeuvres commencèrent à circuler dans les années 1520, et en 1533, sa réputation était assez éclatante pour que le théoricien italien Giovanni Maria Lanfranco le mentionne parmi les moderni les plus éminents aux côtés de Costanzo Festa, Jacquet de Mantoue et Adrian Willaert dans ses Scintille di Musica. Et comme ces trois musiciens cités par Lanfranco avaient tous travaillé en Italie, il semble concevable qu'Hesdin ait fait une partie de sa carrière dans ce pays.
Ses chansons, de style varié, vont des chansons à la manière parisienne, comme Dueil, double dueil, aux chansons plus rythmiques à la façon de Janequin. Comme beaucoup de compositeurs des générations intermédiaires entre Josquin des Prés et Giovanni Pierluigi da Palestrina, Hesdin mériterait un intérêt beaucoup grand que celui qu'on lui accorde actuellement. La présence du musicien dans la célèbre liste du Prologue du Quart Livre de Rabelais aurait d'ailleurs dû attirer l'attention des musicologues...

Les Plaisirs du Palais, ens. Clément Janequin, dir. Dominique Visse, Harmonia Mundi HMC 901729, 2001 (une chanson, Ung vray musicien).