RORE, Cyprien de (1516 (Malines ?) -
sept. 1565)
Cyprien de Rore
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Compositeur
franco-flamand, Cyprien de Rore commença sans doute
ses études à Anvers. Sa carrière
italienne débute peut-être en 1536, date
à laquelle il aurait participé au mariage
d'Alexandre de Médicis. Il fut ensuite chanteur
à Saint-Marc de Venise où il étudia
avec Adrian Willaert
de 1540 à 1545. En 1547, il s'établit à
la cour d'Hercule II d'Este, duc de Ferrare, où
il prit la fonction de maestro di cappella à
la cour jusqu'en 1558, et eut alors pour élève
Giaches de Wert.
En 1558, il rendit visite à ses parents en Flandre. A
la mort d'Hercule II de Ferrare le 3 oct. 1559, Cyprien
de Rore proposa ses services à son successeur
Alphonse II, qui les refusa. Il quitta donc son poste
à Ferrare, et fut remplacé par Francesco della
Viola.
De 1560 à 1563, il fut attaché à la
cour de Marguerite de Parme à Bruxelles, puis
à celle de son époux Octave Farnèse
à Parme. A la mort de Willaert en 1562, Cyprien de
Rore devint maître de chapelle de Saint-Marc de Venise
et eut comme sous-maître Baldassare Donato.
En raison des mauvaises conditions rencontrées
à Venise, et en dépit du prestige du poste,
Cyprien de Rore retourna à Parme le 1er sept. 1564,
et y mourut en septembre de l'année suivante. Il fut
enterré en la cathédrale de cette ville
à côté de son collègue Claudio
Merulo.
Malgré sa production de musique sacrée, le nom
de Cyprien de Rore est surtout lié à
l'histoire du madrigal. Il en publia huit livres, ainsi
qu'un recueil en collaboration avec Annibale
Padovano.
On peut y ajouter - cas presque unique à la
Renaissance - l'édition de Tutti i madrigali a
quattro voci (1577), publication posthume qui est le
premier exemple d'édition en partition, avec les
parties superposées.
Avec Adrian Willaert,
Cyprien de Rore est l'artisan de la première
floraison du madrigal, auquel il conféra alors une
gravité nouvelle et une noblesse d'expression.
Pendant tout le XVIè s., ses madrigaux furent
étudiés et considérés comme des
modèles inégalés du genre. Certains
d'entre eux, comme Ancor che col partire, firent
l'objet de multiples adaptations instrumentales (parmi
lesquelles une de Nicolas de La
Grotte). Plusieurs autres oeuvres
furent mises en tablature
par l'Italien Jean-Paul Paladin
au milieu du XVIè s., puis par le Flamand
Emmanuel Adriaenssen
(1584) et l'Allemand Melchior Neusidler.
La conception du madrigal de Cyprien de Rore, le plus
souvent dramatique, est soulignée par des traits de
chromatisme. Elle est également
caractérisée par la constante application de
l'écriture contrapuntique, qui confère une
élasticité à la composition et cherche
à mieux traduire les diverses significations du
texte. Cyprien de Rore eut parmi ses élèves
Alessandro Merlo, dit Alessandro della Viola,
Luzzasco Luzzaschi
et le Sicilien Pietro Vinci.
Il est l'un des quatre madrigalistes flamands cités
dans les Tons et discours sur les Modes de Musique
de Pierre Maillart
en 1610, soit plus de cinquante ans après sa mort.
En voz adieux
(Chant sur le départ de
Madame la Duchesse
d'Angoulême)
En vos adieux dames cessez vos
pleurs
Pour le retour d'une princesse en France
C'est le jardin auquel tant belles fleurs
Elle et ses soeurs ont en propre naissance
Ne pleurez plus de sa beauté l'absence
Dont vous pensez être privés vos
yeux
Car tôt sera si grande sa puissance
Que la verrez ici et en tous lieux
Hélas comment voulez vous que nos yeux
Cessent leurs pleurs laissant telle princesse
Hélas comment lui disant nos adieux
Pourroient nos coeurs être exempts de
tristesse ?
Elle s'en va avec grand allégresse
Voir le jardin où croitront ses valeurs
Et pour confort tant seulement nous laisse
Les yeux en pleurs et les coeurs en douleurs.
Cliquez sur le portrait
pour écouter cette
pièce.
|
Marguerite
d'Angoulême
(1492-1549)
|
|
