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GOMBERT, Nicolas (vers 1495-vers 1556)


Compositeur franco-flamand, Nicolas Gombert est peut-être né dans le village de La Gorgue, où une famille de ce nom était implantée depuis longtemps. Selon le théoricien Hermann Finck (Practica musica (1556)), il fut élève de Josquin. Quoi qu'il en soit, Gombert, comme ses contemporains Benedictus Appenzeller et Hieronymus Vinders, composa une déploration, Musae Jovis, sur la mort de Josquin (dans la lignée de celle que Josquin avait écrite sur la mort d'Ockeghem). Nicolas Gombert fut, dès 1526, chantre à la cour de Charles Quint, puis maître des enfants à la cour de celui-ci dans les anciens Pays-Bas et en Espagne à partir de 1529. Il voyagea alors en Espagne, en Italie, en Autriche et en Allemagne. Il est parfois cité comme maître de chapelle, mais cette charge fut en fait occupée par Adrien Thibault, dit Pickart, puis par Thomas Crecquillon. Clerc, peut-être prêtre, il obtint des bénéfices ecclésiastiques à Courtrai, Béthune, Lens et Metz.
Musicien officiel, il composa plusieurs motets commémoratifs, dont Dicite in magni pour la naissance de
Philippe II d'Espagne en 1527, Felix Austriae domus pour le couronnement de Ferdinand Ier, et Qui colis Ausoniam à l'occasion de la signature d'un traité entre le pape et plusieurs princes italiens en 1533. On pense que la Missa Sur tous regretz, écrite sur une chanson de Jean Richafort et dite "du couronnement" dans un manuscrit, fut chantée lors du couronnement de Charles Quint à Bologne en 1530.


Charles Quint 1500-1558

Charles Quint
(1500-1558)



Philippe II d'Espagne
(1527-1598)

En 1534, Gombert obtint un canonicat à la cathédrale de Tournai, sans obligation de résidence. Il quitta la chapelle impériale avant 1540 ; c'est Cornelius Canis qui lui succéda. Selon le physicien Jérôme Cardan, Gombert aurait abusé d'un enfant de choeur au service de l'empereur et se serait vu infliger une condamnation aux galères. Pendant cette période, il aurait composé un "chant du cygne" qui lui permit d'obtenir à la fois le pardon de l'empereur et un bénéfice ecclésiastique suffisant pour finir ses jours en paix. Ce "chant du cygne" pourrait être le dernier Magnificat daté de 1552. Selon Hermann Finck, Gombert aurait été encore vivant en 1556 (date de publication de son traité Practica musica ; selon Cardan, il serait mort avant 1561.
En parlant de "Gombert le profond" (Profundo Gombert), le théoricien espagnol Juan
Bermudo souligne le caractère sérieux du compositeur. Dans son traité Practica musica, Finck signale que la musique de Gombert se distingue par l'absence de silences, faisant ainsi allusion à la densité et à la continuité de l'écriture en imitation caractéristique du compositeur. Dernier grand représentant de la tradition contrapuntique médiévale flamande, Nicolas Gombert résista donc aux nouvelles tendances de la Renaissance visant à une moindre densité polyphonique et une plus grande transparence formelle : il arriva à utiliser jusqu'à douze voix dans sa Missa tempore paschali et son motet Regina coeli.
Les oeuvres de Nicolas Gombert exercèrent une grande influence sur les compositeurs contemporains, tant avant sa mort qu'après. En 1610, Claudio
Monteverdi paraphrasait encore l'un de ses motets dans la messe In illo tempore. La même année, le nom de Gombert, déjà mentionné par Rabelais en 1552, apparaissait dans la liste des musiciens des Tons et discours sur les Modes de Musique de Pierre Maillart.
Ses oeuvres furent également transcrites pour luth par Valentin
Bakfark et pour vihuela par les Espagnols Alonso Mudarra et Luis de Narvaez.


Oeuvres sacrées :

  • 10 messes (1540-1557), dont une messe-parodie sur la chanson de Cadéac Je suis déshéritée (1557) et la Missa tempore paschali, avec son Agnus à 12 voix,
  • 1 Credo isolé à 8 voix (1564)
  • 8 Magnificat manuscrits,
  • environ 160 motets, dont In illo tempore.

Oeuvres profanes :

  • plus de 70 chansons, dont quatre sur des textes de Clément Marot (34 pièces à 4 voix), et une Chasse du lièvre dans la lignée de La Chasse de Clément Janequin
  • 1 madrigal,
  • 1 cancion espagnole.

 



Nicolas GOMBERT, Credo de la messe Je suis déshéritée (v. 1550)






Bibliographie sommaire (avec liens vers références complète)

  • NUGENT, George, "Gombert", New Grove, T. VII, p. 512-515
  • ARLETTAZ, Vincent "Le cantus firmus et la musica ficta dans la musique religieuse de Nicolas Gombert et Jacobus Clemens Non Papa", Itinéraires du cantus firmus V. Réminiscences, référence et pérennité, Paris, PUPS, 2001, p. 59-72 (actes du colloque cantus firmus V)
  • BLUTEAU, Olga "Le cantus firmus Je suis déshéritée : N. Gombert, E. Du Caurroy, Cl. Le Jeune", Itinéraires du cantus firmus V. Réminiscences, référence et pérennité, Paris, PUPS, 2001, p. 95-112 (actes du colloque cantus firmus V).




Discographie sommaire

  • Nicolas Gombert. Sacred Music, vocal group Ars Nova, dir. Bo Holten, Kontrapunkt 32038, 1990 (2 Magnificat, Credo, 3 motets),
  • Nicolas Gombert (c. 1500 - c. 1557). Music from the Court of Charles V. Motets - chansons - mass [...], Huelgas Ensemble, dir. Paul van Nevel, Sony SK 48249, 1992 (4 motets, 2 chansons, 1 Magnificat et la Missa tempore paschali),
  • French Chansons. Josquin / Jannequin / Sermisy / Lassus, The Scholars of London, Naxos 8.550880, 1993 (2 chansons),
  • Une fête chez Rabelais. Chansons et pièces instrumentales de la Renaissance, ens. Clément Janequin, dir. Dominique Visse, Harmonia Mundi HMC 901453, 1994 (4 chansons),
  • Nicolas Gombert - A la incoronation. Musiche per l'incoronazione imperiale di Carlo V - Bologna 1530, ensembles Odhecaton, dir. Paolo da Col, Cornetti e tromboni, dir. Bruce Dickey, Pian & Forte, dir. Gabrielle Cassone, Bongiovanni 5083-2, 1998 (Missa a la Incoronation à 5 voix "Sur tous regrets", deux motets, Regina coeli à 12 voix et In illo tempore à 6),
  • Leal Amour: Flemish Composers at the Court of Philip II, Egidius Kwartet, Chandos KTC 1218, 1999 (chanson A bien grand tort et motet Dicite in magni),
  • Les Plaisirs du Palais, ens. Clément Janequin, dir. Dominique Visse, Harmonia Mundi HMC 901729, 2001 (La chasse du lièvre).




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English websites (alphabetical order) :


http://classical.efront.com/music/comp.lst/gombert.html and
http://classical.efront.com/music/rep/lists/ren.html#gombert
http://www.karadar.net/Dictionary/gombert.html
http://utopia.knoware.nl/~jsmeets/cgi-bin/ccd.cgi?comp=gombert